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Ruth e Boaz

Ruth e Boaz 

Les deux femmes ont déjà beaucoup souffert. Naomi rentre chez elle en Israël, alors que Ruth la moabite s’aventure vers l’inconnu. Elle laisse derrière elle sa famille, son pays, ses coutumes et ses dieux. Retour sur la foi exemplaire de Ruth, une des deux femmes, avec Esther, dont le nom a été donné à un livre biblique.
Ruth Louvre
Ruth glanant RF 4383 Marbre Pierre BONNARDEL Richelieu 1er  appartements Napoléon III salle 90 Exécuté à Rome en 1855,
le marbre a été acquis par
le ministère d'État auprès
des héritiers du sculpteur en 1857.
Catalogué dès 1863 dans la galerie
d'introduction du ministère
au Louvre, il est resté dans les lieux,
affectés successivement au
ministère d'État, puis au ministère
des Finances, enfin au Louvre.
« Il y eut une fois, aux temps des Juges, une famine dans le pays. Du coup un homme de Bethléem de Juda émigra dans la campagne de Moab, lui, sa femme et ses deux fils. Cet homme s’appelait Elimélek, sa femme Noémi. » (Ruth 1:1-2, TOB 2010). C’est par ces paroles que commence l’histoire passionnante du livre de Ruth. Ce récit, sorte de petit drame en 3 actes, se compose de trois épisodes ayant chacun son théâtre distinct : Ruth et le champ de Booz, l’aire de battage, une des portes de Bethléem.

Un drame familial qui présente de profondes leçons

Ruth a grandi en Moab,
un petit pays à l’est de la mer Morte.
« Les plateaux de Moab » ont
souvent été une terre fertile pour
l’agriculture. C’est la famine qui
a décidé Naomi et son mari à quitter
leur pays, Israël, pour s’établir comme
résidents étrangers dans cette région.
Les Moabites adoraient une foule
de dieux, dont le principal : Kemosh
(Nombres 21:29).
La religion moabite n’était
pas exempte de la brutalité et
des horreurs courantes à l’époque,
comme les sacrifices d’enfants.
« Où tu iras je veux aller,
et désormais ton peuple
est mon peuple,
et ton Dieu est mon Dieu. »
« Et Ruth répondit : ‘ Ne m’impose pas de partir et de t’abandonner, car où tu iras je veux aller, et désormais ton peuple est mon peuple, et ton Dieu est mon Dieu. Que Yhwh fasse de moi ce qu’il veut, pour peu que la mort ne soit pas la seule à nous séparer. ' » (Ruth 1:16-17, Bayard). Il est intéressant de noter que Ruth n’emploie pas seulement le titre impersonnel « Dieu » comme le feraient de nombreux étrangers. Elle utilise son nom personnel. C’est une manière pour le rédacteur de souligner que cette étrangère est un disciple du vrai Dieu.
Un bref récit, une œuvre majeure
Le livre de Ruth a été décrit comme
un chef-d’œuvre en miniature.
Ce drame familial présente de profondes
leçons sur l’amour, la perte d’un être cher,
la foi et la fidélité.

Ruth, un livre unique dans l'Ancien Testament

On a pu dire que ce livre est unique dans l’Ancien Testament, où nous ne trouvons nulle part une histoire de famille d’ordre aussi intime, exposée avec autant de détails.

« Noémi avait un parent du côté d'Élimélek, son mari. C'était un homme riche et considéré, appelé Booz. Un jour, Ruth la Moabite dit à Noémi : « Permets-moi d'aller dans un champ ramasser les épis que les moissonneurs laissent derrière eux. Je trouverai bien quelqu'un d'assez bon pour me le permettre. » — « Vas-y, ma fille », répondit Noémi. Ruth partit donc et alla glaner dans un champ, derrière les moissonneurs. Or il se trouva que ce champ appartenait à Booz, le parent d'Élimélek. » - Ruth 2:1-3, Bible en français courant

Ruth e Boaz
Ruth et Booz  RF 1961-41    École française seconde moitié
du XVIIIe siècle      Sully 2ème   Lyon   salle C

« Un peu plus tard, Booz arriva de Bethléem. Il salua les moissonneurs en disant : « Que le Seigneur soit avec vous ! » - « Que le Seigneur te bénisse ! » répondirent-ils. Booz demanda au chef des moissonneurs : « Qui est cette jeune femme ? » L'homme répondit : « C'est la jeune Moabite, celle qui a accompagné Noémi à son retour de Moab. Elle a demandé la permission de glaner derrière les moissonneurs. Elle est venue ce matin et jusqu'à maintenant c'est à peine si elle s'est reposée.» Alors Booz dit à Ruth : « Écoute mon conseil. Ne va pas glaner dans un autre champ ; reste ici et travaille avec mes servantes. Observe bien à quel endroit le champ est moissonné et suis les femmes qui glanent. Sache que j'ai ordonné à mes serviteurs de te laisser tranquille. Si tu as soif, va boire de l'eau dans les cruches qu'ils ont remplies. » Ruth s'inclina jusqu'à terre et dit à Booz : « Pourquoi me traites-tu avec tant de bonté et t'intéresses-tu à moi qui suis une étrangère ? » - Ruth 2:5-10

Ruth e Boaz Poussin inv 7304
L'Eté ou Ruth et Boozinv 7304  Nicolas POUSSIN 1660 - 1664
Richelieu 2ème salle 16    Ruth obtient de Booz l'autorisation
de glaner dans ses champs.
Alors que depuis Josué jusqu’à Samuel la poésie des Hébreux respire l’ardeur des combats, le petit livre de Ruth la glaneuse offre un tableau de la simplicité la plus naïve et d’un charme inexprimable Goethe l’appelait le poème le plus délicieux que nous eût transmis la muse de l’épopée et de l’idylle. Les moindres détails sont conformes aux circonstances de temps, de lieux, de personnes, telles que nous les connaissons par ailleurs Les personnages sont peints sur le vif. Comment aurait-on songé à rattacher si étroitement le roi David au peuple odieux de Moab, si le fait n’eût pas été certain ?

« Booz répondit : « On m'a raconté comment tu as agi à l'égard de ta belle-mère depuis que ton mari est mort. Je sais que tu as quitté ton père, ta mère et le pays où tu es née pour venir vivre au milieu d'un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Je souhaite que le Seigneur te récompense pour tout cela. Oui, que le Seigneur, le Dieu d'Israël, te récompense abondamment, puisque c'est sous sa protection que tu es venue te placer. » - Ruth 2: 11,12

Dans le Proche-Orient ancien, les veuves n’étaient pas bien traitées. Après la mort de son mari, elle dépendait souvent de ses fils ; si elle n’en avait pas, elle pouvait en arriver à se vendre en esclavage, à se livrer à la prostitution ou même à mourir. La loi donnée par Yhwh à Israël était bien différente et comportait de nombreuses dispositions envers les pauvres. – Lévitique 19:9,10

Ruth, un livre historique ?

Un livre historique ?

« Qu’il y ait pour toi un salaire parfait de la part de Yhwh,
le Dieu d’Israël, sous les ailes
de qui tu es venue
chercher refuge »

« Le livre de Ruth a manifestement été composé pour conserver le souvenir touchant d’un épisode qui concernait la famille de David, et pour établir la série d’un certain nombre de ses ancêtres. Et montrer comment une femme d’origine étrangère, née au milieu d’un peuple païen hostile et odieux à Israël, est devenue de manière providentielle, à cause de son amour pour la nation et le culte de Yhwh, l’aïeule du roi David. »  AA173
Ce mariage par rachat (léviratique) a en effet permis de préserver intacte la lignée royale de Juda qui devait mener à David, et finalement au grand David, Jésus Christ. – Matthieu 1:3-5