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Natale, una festa cristiana?

Natale, una festa cristiana?

La tradition situe la naissance de Jésus le 25 décembre. Ce choix ne s'inspire pas d'un précédent biblique mais de fêtes romaines païennes célébrées vers le solstice d'hiver. Citons les saturnales et les fêtes combinées des deux dieux-soleil, Sol chez les Romains et  Mithra chez les Perses. AA69
Petit parcours dans les salles du musée, et dans les textes, à la recherche de la vérité sur l'origine de Noël.
La Nativité. Luc. Matthieu. Libère.  Solstice d’hiver.  Sol Invictus. Soleil triomphant. Mithra. Cercle auréole. Dieu Sol. Fête des Saturnales.
Le mot Noël vient du latin natalis, qui signifie « naissance » AA58. Il désigne la fête commémorative chrétienne de la naissance de Jésus de Nazareth. Les événements censés servir de fondement aux scènes de la Nativité sont rapportés uniquement par l’apôtre Matthieu et le disciple Luc. – Matthieu 2:1-16 ; Luc 2:4-16.
L'Adoration des bergers   RF 2555
Georges de LA TOUR
Vic-sur-Seille, 1593 -
Sully 2ème Georges de La Tour  Salle 28
« Il vous est né aujourd’hui un Sauveur, qui est Christ [le] Seigneur » Luc 2:11.
La Tour n'est entré au Louvre qu'au XXe siècle, peu après sa redécouverte en 1915, et grâce à l'intérêt nouveau pour le caravagisme et les " peintres de la Réalité ''. Ses sujets religieux frappent par leur simplicité, leur rigueur géométrique et leur saisissant éclairage " à la chandelle.''
« Il vous est né aujourd’hui un Sauveur, qui est Christ [le] Seigneur » (Luc 2:11). Tous les historiens sont d’accord pour dire que la date exacte de la naissance de Jésus nous est inconnue. Le mot Noël ne figure pas dans la Bible. AA59
Le mot Noël ne figure pas dans la Bible.
Aucun texte chrétien ne précise quel jour dans l’année est né Jésus-Christ AA60. Noël ne fait pas partie des fêtes suivies par les premiers chrétiens, et ne figure pas dans les listes publiées par Irénée de Lyon et Tertullien. AA61, AA62
Pourquoi le

25 décembre ?

Luc  rapporte que les bergers ‘ vivaient en plein air et, la nuit, passaient les veilles à garder leurs troupeaux’ , ce qui laisse entendre que Jésus a pu naître en été ou au début de l’automne. Le mois de décembre étant froid et pluvieux en Judée, il est probable que les bergers se seraient mis à l’abri avec leur troupeau pendant la nuit. « Les troupeaux (...) passaient l’hiver dans des bergeries, et ce détail suffit à prouver que la date traditionnelle de Noël en hiver a peu de chance d’être exacte, puisque l’Évangile nous dit que les bergers étaient aux champs.» AA64
« On ignore la date de la naissance du Christ. Les évangiles n’en révèlent ni le jour ni le mois. »  AA63
« Il y avait aussi dans ce même pays des bergers qui vivaient en plein air et qui, la nuit, passaient les veilles à surveiller leurs troupeaux. » Luc 2:8
Jérusalem sous la neige
BiblePlaces
Ainsi rien ne prouve donc que Jésus soit bien né le 25 décembre. Tout démontre le contraire. Pendant près de trois siècles, les chrétiens ne semblent pas avoir célébré d’autre fête annuelle que Pâques. Progressivement va apparaître de désir d’historiciser la naissance de Jésus. Au IVe siècle, la date du 25 décembre est choisie principalement dans le but de la substituer aux fêtes païennes. En 350, le pape Jules Ier proclame le 25 décembre jour de la naissance du Christ. AR87
Selon la tradition catholique, c’est le pape Libère qui, en 354, aurait institué la fête de la Nativité à Rome le 25 décembre, date du Natalis Invicti. AA84
La Nativité a absorbé progressivement tout autre rite de solstice. L’imagerie solaire a servi à représenter le Christ ressuscité et le disque solaire est devenu l’auréole des saints. A150
Le Pape Libère baptisant les néophytes  RF 1114 Bronze   1598
Alessandro ALGARDI
Denon   Rez-de-chaussée Galerie Michel-Ange Salle 4
Bien avant l’apparition du christianisme, l’époque du solstice d’hiver était déjà une période charnière de l’année qui regroupait de nombreuses croyances païennes. Ces traditions antiques ont de nombreux points de similitude avec la fête chrétienne. L'Occident restera longtemps réticent pour se rallier à une date, le 25 décembre, qui correspondait, pour les croyants coptes ou arméniens, à des célébrations païennes exécrées. Il semble en effet que les tenants de la foi nouvelle venue d'Orient, de même qu'ils « christianiseront » la fête celtique des morts du début novembre, ont « récupéré » la puissante sacralité qui accompagnait traditionnellement les fêtes du solstice pour en faire le moment de la naissance du Sauveur. AA66
Un jour aux

 origines antiques 

« Ce choix semble avoir été imposé aux chrétiens par l'impossibilité dans laquelle ils se trouvaient, soit de supprimer une coutume aussi ancienne, soit d'empêcher le peuple d'identifier la naissance de Jésus à celle du Soleil. » AA67
« Le choix du 25 décembre est apparu vers 330,   afin de couvrir les fêtes païennes célébrées au solstice d’hiver. »
« Le choix du 25 décembre est apparu vers 330, afin de couvrir les fêtes païennes célébrées au solstice d’hiver. Cette époque a toujours été marquée dans l’Antiquité, lors des Saturnales célébrés à Rome en l’honneur du vieux maître du temps Saturne ou lors du ‘ Sol Invictus ’ (Soleil invaincu), culte venu de Perse du dieu Mithra. » Nadine Cretin AA70
Le culte de Mithra est étroitement associé à l'origine de la fête de Noël. AR85, AA71
Dieu perse de la lumière, Mithra est représenté sur une face du relief égorgeant le taureau divin pour féconder l’univers. Sur l’autre il banquète avec le soleil, auquel il est assimilé. Le culte de Mithra ‘ trahit l’influence indiscutable de conceptions babyloniennes ; et si on rappelle l’importance que les mystères liés à ce culte prirent chez les Romains, on ajoute encore un lien entre les ramifications de la culture antique et la civilisation de la vallée de l’Euphrate ’
Relief mithriatique à double face     MND 1911
Denon salle 25
Le 25 décembre 274, l’empereur romain Aurélien proclamait le dieu-soleil Mithra principal dieu protecteur de l’empire. Dans une politique de compromis, il apparut logique de substituer pour un usage chrétien le jour du 25 décembre. La fête de la ‘ naissance ’ du Dieu-Sauveur, celui qui redonne la vie à la nature, et de Mithra, Natalis Invicti, Soleil triomphant, fut progressivement remplacée par celle de la naissance du Christ ‘ Lumière des nations ’, selon l’expression employée par le vieillard Siméon. - Luc 2:32. Cette métaphore du Christ identifié à une lumière nouvelle qui va éclairer le monde est déjà présente dans l'évangile de Jean (8:12). Elle est reprise fréquemment dans les homélies du temps de Noël AA74. Cependant, examinées à la lumière de la Bible, presque toutes les coutumes liées à Noël sont soit d’origine païenne, soit des déformations du récit biblique. Elles n’ont donc de chrétien que le nom.
La tête et la chlamyde, fixée sur l'épaule droite, forment une pièce fondue à part puis emboîtée et soudée au corps. La ligne de joint est dissimulée par le bord de la draperie.
Le dieu du soleil tenait sans doute un fouet de cocher dans sa main gauche disparue.
Dieu Sol   Br 1059
IIe - IIIe siècle après J.-C.

Trouvé vers 1830 aux environs de Montdidier (Somme), province
romaine de Belgique
Bronze
Sully 1er Salle 32 dite des Bronzes
Sol Invictus (en latin Soleil invaincu) est une divinité solaire apparue dans l’Empire romain au IIIè siècle.
Elle reprend des aspects de la mythologie d’Apollon et du culte de Mithra, connaissant une grande popularité dans l’armée romaine. L’empereur Aurélien (270-275) lui assure une place officielle à Rome en proclamant que le Soleil invaincu est le patron principal de l’Empire romain.
Disque dédié à Sol Invictus Argent, pièce romaine  IIIè siècle Pessinus, Asie mineure Wikipédia.fr 
La fête païenne des saturnales était célébrée au solstice d’hiver. Le mot solstice vient de deux mots latins: sol (le nom d’un dieu-soleil) et sistere (stopper). Le solstice d’hiver correspond au moment où le jour cesse de raccourcir et commence à rallonger. Selon l’ancien calendrier julien, le solstice d’hiver avait lieu le 25 décembre. AA68

« Les saturnales
sont à l’origine
des fêtes et usages
de Noël et de
fin d’année. » AA72

  L’hiver ou les Saturnales inv 3100   Antoine François Callet Non exposé  

 Les saturnales romaines
sont à la base
de la plupart
des joyeuses coutumes
de l’époque de Noël. »

« La plupart des coutumes de Noël courantes actuellement (...) ne sont pas d’authentiques coutumes chrétiennes, mais des coutumes païennes qui ont été absorbées ou tolérées par l’Église. Les saturnales romaines sont à la base de la plupart des joyeuses coutumes de l’époque de Noël. Cette ancienne fête romaine était célébrée du 17 au 24 décembre. » AA73  Les rues et les maisons étaient bruyantes de ripailles, de beuveries et autres débordements. Les saturnales et le premier de l’an AA83 formaient probablement un seul événement festif. Au lieu de christianiser les païens, ces coutumes ont paganisé les chrétiens.
La fête de Noël est donc née à une époque où le culte du soleil était particulièrement florissant à Rome. Ces précisions confirment que cette fête ne tire son origine ni des Écritures ni des traditions des tout premiers chrétiens.